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19 juillet 2012 4 19 /07 /juillet /2012 03:24

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Demain les photos du feu d'artifice    

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18 juillet 2012 3 18 /07 /juillet /2012 04:01

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Voici comment ce journal daté du 22 juillet 1881 relate le déroulement du 14 juillet dans notre commune :


"La commune de Saint-Jean-aux-Bois a célébré avec un éclat tout particulier, la fête du 14 juillet.


Dès la veille, la fête commença par les salves d’artillerie tirées par les gardes forestiers, sous la direction du brigadier Massonnet, salves auxquelles répondaient les autres forestiers des alentours, ainsi que les habitants du pays, possesseurs de fusils ou de bombes qui faisaient retentir les échos de la forêt de Compiègne.


Le 14 juillet, dès 4 heures du matin, les salves d’artillerie recommencent aussi nourries que la veille.


De 7 heures à 10 heures du matin, une distribution de bons de pain fut faite à la mairie par les soins du garde champêtre aux personnes reconnues les plus nécessiteuses.


À 2 heures de l’après-midi, le conseil municipal se réunissait à la maison commune et passait en revue le corps des sapeurs-pompiers, et la jeune Société musicale qui avait été convoquée par le conseil municipal, et qui avait accepté avec empressement pour rehausser, par sa présence, l’éclat de cette fête nationale.


119-copie.jpgPendant la revue, la fanfare fit entendre plusieurs morceaux de son répertoire, appris à la circonstance, entre autres, l’hymne national de la Marseillaise ; puis eut lieu, musique en tête, le défilé des pompiers qui ont parcouru les rues.


Des rafraîchissements furent offerts ensuite par la municipalité, aux membres des sociétés.


À trois heures et demie, commencent les jeux pour les jeunes garçons ; ce sont d’abord les courses de longues distances (soit 500 mètres environ), pour les enfants de 10 à 12 ans. Deux prix sont destinés aux vainqueurs ; sept garçons y ont pris part.


 Trois autres prix de moindre valeur étaient destinés aux jeunes gens de 7 à 9 ans, huit garçons y ont pris part.


À 5 heures vient l’assaut au mat de cocagne, 3 prix en forme l’enjeu. Une surprise y avait été ajoutée par M. le maire de la commune.


Ces trois prix ont été gagnés par un pompier et un jeune garçon.


À 6 heures avait lieu le jeu de ciseaux, pour les jeunes filles.


À 8 heures et demie, illumination préparée pour la circonstance, par les soins de l’instituteur, avec le concours de plusieurs personnes dévouées.


À 9 heures, un bal public a commencé devant la place de la mairie, et l’on y a dansé avec entrain jusqu’à une heure très avancée de la nuit".



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17 juillet 2012 2 17 /07 /juillet /2012 04:12

Suite des photos prises pendant l'apéritif.


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Jeudi les photos du repas

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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 03:24

A onze heures trente , samedi, autour du monument aux morts.

 

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                                                           Regroupement devant la mairie

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                                                   Cérémonie, avec le discours du maire

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14 juillet 2012 6 14 /07 /juillet /2012 03:13

La tradition veut que, chaque veille de 14 juillet, le village se retrouve autour d’une table pour un sympathique repas, suivit d’un bal et du non moins traditionnel feu d’artifice au carrefour de Saint-Jean.


Pensez donc que cette année nous n’allions pas rompre avec cette vieille habitude. Et comme vous pouvez le constater sur les photos ci-après, il aurait été dommage de manquer ce rendez-vous.

 

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La pluie, que nous n'avions pas invité, était, quel culot, quand même présente au rendez-vous. En définitif, tout en regrettant sa présence, nous l'avons tout simplement ignorée.

 

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(à suivre)



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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 03:05

Duvauchel-Sa-notoriete-1-copie-2.jpgOn se demande pourquoi Léon Duvauchel, cent dix ans après sa mort, ait pu disparaitre du cercle des poète et romancier français. Pourtant, du temps de son vivant, à l’instar de ses amis, Hector Quignon, Paul Maison, Maurice Thiéry et autres Henri de Braisne, il jouissait d’une renommée qui dépassait les limites de la Picardie. Certains n’hésitant pas à l’appeler "Maître".


Ses articles réguliers dans de nombreuses revues littéraires connues, ses rubriques dans les journaux de l’Oise, de l’Aisne et de la Somme, faisaient de lui un homme connu et apprécié.


Au sein de nombreuses sociétés, Léon Duvauchel avait une activité débordante. On le retrouve fréquemment dans ces banquets de sociétés, si prisés à cette époque, où il déclame ses poèmes, lit des passages de ses livres, ou bien tout simplement écoute, chantées par d’autres, des chansons dont lui-même a composé les textes et mises en musique par ses amis René Le Cholleux et Paul de Wailly. Toutes ces sollicitations renforçaient sa notoriété.


Son souci de la perfection dans la description des gens, des lieux et des coutumes, faisait qu’aucun de ses romans, comme par exemple "La Moussière" n’ait été écrit sans qu’il se soit plongé dans l’univers des habitants et des forestiers de l’endroit où se déroulait son histoire.


Duvauchel Sa notoriété 1-copie-1De même lorsqu’il préparait son roman "L’Hortillonne" ne vécut-il pas parmi les maraîchers (Hortillons) à Camon, afin de s’imprégner de leurs habitudes, de leur travail, de leurs coutumes ? Ceux-ci en gardaient un excellent souvenir. Aussi était-il très populaire dans ce milieu1.


Le numéro de "La Picardie" du mois d’avril-mai 1902 rapporte : "L’édition prochaine des Poèmes de Picardie est impatiemment attendue en Picardie, elle ne l’est pas moins par les picards de Paris pour qui chaque nouvelle œuvre du bon maître est une aubaine. C’est l’air du pays qui leur arrive, et chaque page, si savoureuse de couleur locale, leur apporte tant de joie et de doux souvenirs !"


Est-ce ce régionalisme marqué qui fait que l’histoire n’a pas retenue le nom de Duvauchel. Cependant la littérature française regorge d’auteurs nous décrivant leur province natale. Pourtant, son œuvre posthume, "Poèmes de Picardie" a été primée en 1903 par l’Académie française, et adoptée le 2 mai 1903 par la Commission départementale de l’Aisne pour les bibliothèques scolaires.


Pour autant, ce régionalisme il ne l’a pas seulement réservé à la Picardie, bien que cette contrée ait les faveurs de son cœur, mais aussi à la Bretagne, à la Normandie, à Paris et sa banlieue auxquels il a consacré de si belles pages.


Le TourbierSon œuvre reste cependant présente dans la plupart des grandes bibliothèques à commencer par la B.N.F. et Saint Corneille à Compiègne. La plupart de ses romans et recueils de poésies sont aujourd’hui numérisés et sont accessibles à tout à chacun sur internet.


Il y a quelques années l’association "La Mémoire de Saint-Jean" a réédité "La Moussière" et "Le livre d’un forestier" rapidement épuisés. Depuis 2007 un éditeur indépendant  de Trosly Breuil, près de Compiègne, "Le Trotteur ailé", a réédité trois ouvrages de Léon Duvauchel : L’Hortillonne, Le Tourbier et La Moussière, vendus en librairie à plusieurs centaines d’exemplaires.


Léon Duvauchel fonde en 1880 la Société "Les Parisiens de Paris" dont il devient secrétaire archiviste, et en 1889, avec son ami Maurice Thiéry il fonde le dîner picard "Le Flippe" qui réunissait chaque mois, artistes et auteurs picards. Cette société fusionne ensuite avec la Société des "Francs-Picards". Il était également membre de la "Société des amis des monuments parisiens", de la "Société des gens de lettres", de la "Société historique de Compiègne". Par ses interventions au sein de cette dernière, il essaye de faire réhabiliter les ruines de Champlieu et son théâtre antique. (Voir l’article à paraître à ce sujet).


Léon Duvauchel participait aux travaux de la "Société d’émulation d’Abbeville", de la "Société des traditions populaires" et de la "Société d’excursions scientifiques". En 1901, fin mai, il représente la "Revue septentrionale" au congrès de ces trois sociétés.


On retrouve Léon Duvauchel parmi l’un des animateurs illustres de la "Société des Rosati", à laquelle nous avons consacré un article.


Le Chapeau bleuLa notoriété de Léon Duvauchel a été suffisamment grande en Picardie pour qu’Amiens, en 1936, honore le poète en baptisant une rue de la ville de son nom.


De son vivant quatre peintres ont réalisé son portrait. Un sculpteur son buste. Un graveur en a fait son médaillon.


Au mois de juin 1896, une médaille d’or lui est attribuée par la "Société d’encou-ragement au bien" pour son roman "M’zelle".


Lors de l’inauguration de la statue de Rouget de l’Isle à Choisy le Roi en 1882, il reçoit les palmes académiques, puis plus tard est élevé au rang d’officier de l’instruction publique.


Alors on se demande pourquoi Léon Duvauchel n’a pas franchi le cap de la postérité ? Sa mort à cinquante-quatre ans n’a-t-elle pas brisé sa carrière en plein élan ? Autant de questions que nous pouvons nous poser.


Pourquoi aujourd’hui, à l’image de ces admirables téléfilms sur Maupassant, un scénariste ne s’intéresserait-il pas à L’Hortillonne, à La Moussière ou à sa pièce de théâtre Le chapeau bleu.


Ce serait notre vœu le plus cher.


 

1 – Hortillonnage, du latin hortus qui signifie jardin.


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12 juillet 2012 4 12 /07 /juillet /2012 03:35

C’est dans le numéro 12 du mois de décembre 1902 qu’est annoncé qu’un comité vient de se fonder et de prendre l’initiative de l’érection d’un monument "à notre très regretté ami et collaborateur Léon Duvauchel".


L’initiative de l’érection d’un monument à Léon Duvauchel a été prise par M. Robert Warin, ainsi que par :

Duvauchel-Monument.jpgM. H. de Braisne, du Comité de la Société des Gens de Lettres ;

M. Jules Troubat, homme de lettres ;

M. J. Thorel, homme de lettres ;

M. H. Boutet, artiste peintre ;

M. G. Vautrey, de la Société les "Parisiens de Paris".

M. Le Cholleux, directeur de la Revue septentrionale ;

M. J. Blu, conservateur du Musée Vivenel, à Compiègne ;

M. H. Quignon, vice-président des "Amis des Arts de l’Oise", à Beauvais ;

M. P. Maison, directeur de la Picardie ;

M. E. Garet, du Comité des Rosati picards, à Amiens.


Les souscriptions devront être adressées à M. Robert Warin, secrétaire-trésorier, rue de Berri, 48, à Paris, ou à M. Blu, conservateur du Musée Vivenel, place de l’Hôtel de Ville, à Compiègne.


Ce comité adresse un chaleureux appel à tous les amis et à tous les admirateurs du poète-romancier du Tourbier, de L’Hortillonne, des Poèmes de Picardie, etc.


Tant de Compiègne que du département, de la région parisienne que de la province, les dons affluent. Les conseils municipaux de Saint-Jean, Compiègne et Paris votent chacun une subvention ainsi que le conseil général de l’Oise.


Les choses sont rondement menées. Le monument dû aux ciseaux du sculpteur picard A. Fossé est prêt à recevoir le médaillon de J.P. Legastelois pour l’inauguration qui a lieu le 21 juin 1903 à 16 heures.


Le journal littéraire "La Picardie" du mois de juillet 1903, nous relate cette manifestation.


La-Picardie.jpg"Le monument élevé à la mémoire de notre très regretté maître, ami et collaborateur Léon Duvauchel, dans le petit cimetière de Saint-Jean-aux-Bois, au cœur de la forêt de Compiègne, a été inauguré le 21 juin. Cette cérémonie, célébrée à la date anniversaire de la mort du poète-romancier, avait attiré dans le pittoresque village forestier une foule recueillie. Parmi les invités, amenés en voiture à La Moussière, on remarquait : MM. Henri de Braisne, Léo Claretié, Jules Troubat, hommes de lettres ; Noël, député ; Peiffer, inspecteur des forêt ; Blu, conservateur du musée Vivenel ; Delondre, adjoint de Compiègne ; les sculpteurs A. Fossé, auteur du monument, et Legastelois, auteur du médaillon ; Robert Warib, trésorier du comité ; Hector Quignon, des Amis des Arts de l’Oise ; Charles Halais, chancelier des Rosati de Paris ; Paul Maison, rédacteur en chef de La Picardie ; Botiaux-Daubrive ; Gustave Vautrey, délégué des Parisiens de Paris ; Robert Capelle, des Francs-Picards ; Plion, professeur au collège de Compiègne ; Chouquet, conseiller municipal de Compiègne ; Henry Lefebvre, directeur de la Dépêche de l’Oise et les représentants de la presse locale.


On se rend au pied du monument. Dans le cimetière se presse une foule nombreuse parmi laquelle on remarque une délégation des gardes-forestiers, qui ont tenu à venir rendre hommage au chantre de la forêt.


On fait tomber le voile, et le monument de Fossé, apparaît splendide, magnifiquement éclairé par un soleil radieux. Sur le tronc d’un hêtre, une jeune paysanne écrit les titres de quelques œuvres de Léon Duvauchel : La Clé des Champs, La Moussière, Le livre d’un forestier, L’Hortillonne, Poèmes de Picardie. Le feuillage abrite le médaillon de l’écrivain. L’ensemble du monument, à la fois simple et grandiose, est d’une très belle expression d’art et d’idée et fait le plus grand honneur au statuaire Fossé.


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Puis, commencent les discours. M. Henry de Braisne, président du comité, prend le premier la parole et prononce un remarquable discours retraçant sous une forme nouvelle et joliment littéraire, la vie et l’œuvre de Duvauchel.


M. Noël, député, prend la parole à son tour. Il dit comment il se lia avec Duvauchel et exalte ses idées républicaines. Puis c’est M. Peiffer, inspecteur des forêts, qui, gracieusement, poétiquement rend hommage au barde de la forêt qui, chaque année venait avec tant de joie « dans ce délicieux nid de La Moussière, entre cette superbe hêtraie qui lui sert de parure et cette vieille abbaye qui en est le joyau".


Se succèdent ensuite sur l’estrade : M. Vautrey, qui parle au nom des Parisiens de Paris ; M. Robert Capelle, qui lit des vers déjà reproduit par plusieurs de nos confrères de l’Oise ; M. Charles Halais, qui, au nom des Rosati, dépose une gerbe de roses et prononce un discours ; M. Paul Maison, notre rédacteur en chef ; M. Hector Quignon, professeur au lycée de Beauvais, qui lit ne poésie de notre ami Maurice Garet et rappelle ensuite, en picard de la vallée de la Somme, que Léon Duvauchel admirateur de Puvis de Chavannes, reçoit aujourd’hui de l’art régional même hommage, en juste retour, avec un monument qui traduit si fortement son œuvre picarde.


Madame Botiaux-Daubrive, du Théâtre des Lettres, monte sur l’estrade. Elle ouvre les Poèmes de Picardie, le livre posthume de Duvauchel, douloureusement cravaté de crêpe, et lit avec un grand sentiment artistique trois de ses plus belles poésies et des vers de Charles Grandmougin.


C’est fini. S’inclinant respectueusement devant Madame et Mademoiselle Duvauchel, très émues et très touchées de l’imposante manifestation à laquelle elles viennent d’assister, M. Henry de Braisne leur fait remise du monument.


On regarde encore une fois ce monument, qui se détache harmonieusement dans une lumière douce, et la tombe, jonchée de fleurs, où dort l’écrivain grandement aimé, dont le beau talent et les qualités demeurent notre étendard et le nom notre programme.


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La foule, impressionnée, se disperse lentement. Les invités retournent à La Moussière et visitent le grand atelier de Duvauchel, tout plein de souvenirs du maître ; les murs sont garnis de ses toiles : pochades, études de forêt, paysages, que de pieuses mains ont exposés. On regarde, on fouille, on cause de l’Absent, on se souvient…


Enfin, il faut se séparer. On se quitte avec émotion et regret, à l’ombre du grand balcon, envahi par la verdure et les fleurs, d’où celui que nous pleurons dominait la paix de son ermitage…"

                                                                      Lucien de Chantereine

 

Source : gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France.


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11 juillet 2012 3 11 /07 /juillet /2012 03:11

63132564.jpgC’est le vendredi 20 juin 1902 que décède Léon Duvauchel en son domicile, 10, cité Martignac à Paris.


Les obsèques ont lieu le lundi suivant à 10 heures.


Les cordons du poète étaient tenus par MM. Allouard, Président des Parisiens de Paris ; de Braisne, membre de la Société des gens de lettres ; Jean Thorel, de la Société des Rosati, et Caron, ami de la famille.

 

Le deuil était conduit par M. Léon Perier, beau-frère du défunt.

 

Le cortège s’est rendu directement, de la maison mortuaire, à la gare du Nord, où des discours ont été prononcés par MM. De Braisne, Allouard, Thorel et Troubat.

 

Le corps a été dirigé sur Saint-Jean-aux-Bois où Léon Duvauchel a voulu dormir son dernier sommeil.

 

Le cercueil est arrivé en gare de Compiègne à 15 heures. Il a été placé dans un fourgon des pompes funèbres qui s’est mis en marche vers le cimetière de la commune depuis si longtemps habitée par le défunt.

 

Son ami Hector Quignon nous décrit ainsi son arrivée à Saint-Jean-aux-Bois : « A l’entrée de Saint-Jean, les coquettes maisons, précédées des vestibules fleuris de leurs avant-cours, s’ouvrent claires sur des amis en deuil. Presque toutes les femmes ont un bouquet à la main. Et vers La Moussière, la maison vide, se hâtent les voitures : à l’ombre du grand balcon d’où il dominait la paix de son ermitage, l’espace de son clos, suffisant à son bonheur de sage virgilien, le poète, en son lourd cercueil, s’offre à l’hommage ému de tous ceux qui vont lui rendre tout à l’heure les derniers devoirs.

 

C’est l’éternel repos dont l’heure a sonné ; mais ce n’est pas l’éternel silence, car pour tous ceux que réunit là la piété funèbre, gardes-forestiers, amis, habitants, Compiégnois, la maître de la maison reçoit pour la dernière fois ses fidèles ; il leur parle, car les paroles des livres voltigent toujours impalpables sur les lèvres des hommes qui savent !… Et par une touchante pensée, que le hasard seul n’a pas voulue, mais qu’à du inspirer quelques voix mystérieuse, ce sont les gardes-forestiers qui sont désignés, sur l’aveu de leur chef, pour porter le poète de la forêt.

 

6 La Picardie Juin 1902-1Le triste cortège les suit, contourne l’enceinte de l’église de l’ancien prieuré ; la porte du petit cimetière rural s’ouvre en un geste d’accueil sur son intimité de verdure : dans l’encoignure du petit mur en pierres sèches qui le clôt, le caveau de famille met son escalier béant au milieu du sol bossué de tombes. Les forestiers, dans leur grande impression d’un deuil émouvant, songent sans doute que leur cher ami gisant aura sur sa tête la paix des ombrages de la forêt immense, au milieu de laquelle Saint-Jean se blottit comme une alouette dans un buisson.

 

Et Thierry se met à dire, d’une voix forte, mais brisée par la psalmodie douloureuse des phrases senties, son bel adieu littéraire. L’émotion est générale. Je viens ensuite rendre mon hommage, et Mme Botiaux-Daubrive, qui a tenu à parler la dernière, fait couler les larmes longtemps contenues avec peine, en évoquant le dernier vœu de Léon Duvauchel, endormi dans le tombeau de son choix, dans la sérénité du bon ouvrier des lettres et du terroir dont l’exemple reste et dont le nom est notre programme ».

 

« La Picardie perd en Léon Duvauchel son poète inspiré qui se plut à la chanter, à l’exalter, à en décrire les beautés spéciales, et les lettres française, un de ses bons et délicats écrivains, dont l’œuvre naturiste restera » dira son ami Maurice Thiérry.


Un bel hommage lui sera rendu par son ami Fernand Poidevin dans son poème :

 

Léon Duvauchel

 

La mort, ô Picardie ! a fait une saignée,

Vient de faire une entaille en ton sol vénéré

 Pour y coucher celui de ta noble lignée

Qui le mieux te chanta, pour ton barde inspiré.

 

Lorsque le fossoyeur te blessa de sa pelle

N'as-tu pas tressailli, vieux sol où je suis né ?

Et toi, belle forêt ! verdoyante chapelle !

Quand on te le rendit n'as-tu pas frissonné?

 

L'amant des bois touffus et des sombres bocages,

L'ami des bûcherons, des gardes, des oiseaux.

N'ira plus, ô forêt ! rêver sous tes ombrages,

Planter son chevalet au pied de tes bouleaux.

 

Le forestier bien las, quand du soir viendra l'heure.

En regagnant son chaume où l'attend le repos,

Ne s'arrêtera plus à l'huis de la demeure

Où le poète aimé tenait ses doux propos.

 

Il n'est plus, le parrain de l'auberge rustique

Qu'il baptisa gaîment du nom de « bon accueil».

Comme aux processions on suit une relique,

Tous les gars de Saint-Jean ont suivi son cercueil.

 

Aux vieux murs écroulés d'un ancien monastère,

Il avait accroché sa chaumine, son nid,

Et vivait là, l'été, sous ce toit humble, austère.

Se grisant de nature, et d'air et d'infini !.

 

Et c'est là que sa main dans l'argile picarde

Avec art modela les types du terroir.

Son oeuvre restera : l'Avenir nous le garde

Comme on garde une fleur, souvenir d'un beau soir.

 

Dors ! ô bon Maître ! Dors ! tranquille et solitaire.

Dans ta chère forêt, sous le chêne trapu ;

Dors ton sommeil sans fin ! Dans la nuit de la terre,

Poursuis, beau troubadour, ton rêve interrompu !

 

Nature qu'il aima, garnis de tendre mousse

Les parois de la tombe où descend son cercueil !

Et qu'aux printemps futurs la violette pousse

Sur le tertre abritant ce qui fut notre orgueil !

Fernand POIDEVIN.

Le Crotoy, 3 juillet 1902. 

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10 juillet 2012 2 10 /07 /juillet /2012 03:17

Duvauchel Portrait Janv. 1900Au moment de sa mort, Léon Duvauchel préparait la sortie d’un recueil de poèmes, "Poèmes de Picardie", fruit de son travail de plusieurs années. La mort, malheureusement ne lui laissa pas le temps de terminer ce qu’il avait entrepris.

 

Sa fille, Jeanne, qui s’attacha à rassembler l’œuvre de son père fera publier en 1905 tous ses poèmes  dans un seul volume dans lequel seront repris les "Poèmes de Picardie".

 

 Nous reproduisons ici le texte paru sous la signature de son ami Robert Capelle, dans le numéro du Progrès de l’Oise du dimanche 11 janvier 1903.

 

Janvier 1903, parution de

«Poèmes de Picardie»

 

Le 23 juin dernier, on enterrait à Saint-Jean-aux-Bois, dans la forêt de Compiègne, Léon Duvauchel, poète et romancier de la Picardie et du Valois. Mais en mourant, Duvauchel nous laissait un héritage, les Poèmes de Picardie, qui sont le couronnement de son œuvre et qui, grâce aux soins pieux d’une femme et d’une fille qui l’adoraient paraissent en librairie ces jours ci.

 

Qu’il me soit permis de dire ici quelques mots de ce volume, de ce coffret débordant de bijoux. Je tenterai ainsi de faire aimer un peu plus encore celui pour qui j’avais éprouvé une sympathie si spontanée et si profonde et tacherai de faire partager par d’autres l’admiration qu’il m’inspire.

 

Les Poèmes de Picardie se divisent en deux parties : Vers les Aïeux et Les Faines. La première partie se rapporte presque exclusivement à la ville et aux environs d’Amiens, aux paysages et aux mœurs du département de la Somme que le poète a retracé avec la lucidité, la sincérité, l’honnêteté artistique qui le caractérisent. Il met en scène nos paysans avec leurs habitudes actuelles et quelquefois aussi avec antiques coutumes de nos villages :

Comme on cherche un ancien costume

Plié dans le bahut fermé

Remuant du passé, j’exhume

Quelque usage autrefois aimé.

 

Duvauchel PoèmesEt toutes les descriptions, sous les mots sont d’une précision parfaite, car à son talent d’écrivain, Duvauchel joignait un réel talent de peintre paysagiste. Quand sa plume nous promène à travers les Hortillonnages, les marais de Long ou de Picquigny, sous les arbres de la forêt de Compiègne, c’est qu’auparavant il a parcouru, sa boite à couleurs et son pliant à la main, les sites au milieu desquels il fait évoluer ses personnages. Il écrit et il décrit d’après ses études, c’est-à-dire d’après nature. Quelle force d’être peintre à la fois par la plume et par le pinceau, chacun des deux arts complétant l’autre, la vision du dessinateur précisant et colorant l’imagination de poète ! C’est être deux fois artiste.

 

Chaque province, malgré la décentralisation contemporaine, garde toujours son âme spéciale, une originalité quelconque, plus ou moins précises, vagues et difficile à dégager dans certaines contrées, très fortement affirmées dans d’autres.

 

La Picardie est assurément de ces dernières et, tout en s’assimilant le progrès et en profitant de ses bienfaits elle garde son caractère. A qui cela tient-il ?

 

En grande partie sans doute à la fidélité de nos compatriotes à leur vieux patois. Ils savent écrire en français comme vous et moi, peut-être mieux que moi, mais jamais ils ne consentiront à parler autrement que comme cho. Un sentiment, une idée qu’on exprime toujours dans les mêmes termes, avec des tournures identiques ne se modifient pas et les esprits de ceux qui les professent ne subissent pas d’évolution. Duvauchel avait pénétré à fond l’âme picarde, il se l’était assimilée et, à chaque vers, on retrouve un écho ou un souvenir des longues causeries qu’il aimait avoir avec les tourbiers, les huttiers, les hortillons, les cultivateurs et les bergers :

 

La couleur d’un rude langage

(Vieux français que nous dédaignons !)

Je m’en imprègne et la dégage

Des phrases de mes compagnons.

 

Mais je ne veux pas abuser des citations pour ne pas déflorer le plaisir qu’éprouveront les amateurs à lire ces pages harmonieuses. Ces deux quatrains empruntés à l’envoi du roman "Le Tourbier" suffiront je pense à caractériser l’œuvre et à inspirer le désir de la lire tout entière.

 

La seconde partie : Les Faînes, à trait au pays du Valois et particulièrement à la forêt de Compiègne, au milieu de laquelle Duvauchel avait depuis quelques années son ermitage, la Moussière. Là encore nous retrouvons les mêmes qualités de sincérité et de précision, car l’auteur connaissait sa forêt sur le bout du doigt et il l’avait étudiée sous tous ses aspects. Il allait avec les gardes en relever la carte, il n’ignorait ni une sente, ni un cailloutis et il aurait dessiné les méandres des moindres ruisseaux.

 

Il y a une vingtaine d’années, quand il n’avait pas encore sa petite maison de Saint-Jean, il allait passer ses étés en pleine forêt, à Vaudrampont, dans une hôtellerie de grand’route qu’il avait lui-même baptisée, l’auberge du Bon Accueil. Après le déjeuner il louait pour quelque menue monnaie une carriole à baudet et il partait, accompagné des siens, explorer les environs.


Le lendemain matin, debout à l’aube, il notait ses impressions de la veille.

 

C’est le fruit de ce labeur aussi agréable que consciencieux que nous pouvons cueillir dans les Poèmes de Picardie. Nous y respirons à chaque page l’odeur du terroir, la fleur de la petite patrie, la sève vivifiante de la forêt. Nous pouvons nous attendrir sur les joies et les peines des petites gens et surtout vivre à même des splendeurs de la nature.

 

Nous devons savoir gré à Duvauchel de nous avoir légué ce trésor et honorer sa mémoire en lisant et relisant son livre pour notre plus grand profit.

 

Ce livre, aujourd’hui presqu’introuvable, se trouve dans certaines grandes bibliothèque. Mais la magie d’internet peut nous faire découvrir, numérisé par Gallica, la poésie complète de Duvauchel (de 1869 à 1902) sur le site de Bibliothèque nationale de France.


http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54587571/f8.image


Vous y découvrirez de magnifique poèmes que nous nous sommes efforcé de vous faire aimé tout au long de ces articles.

 

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9 juillet 2012 1 09 /07 /juillet /2012 03:39


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